La Chambre de l’araignée – Mohammed Abdelnabi

A la fraîche ! à la fraîche ! Qui veut un livre tout frais ? Demandez le seul livre qui ne s’est pas vu sur le bookstagram. Frissons et émotions garantis dans ce livre tout droit venu d’Egypte…

La chambre de l’araignée est le deuxième roman de Mohammed Abdelnabi, tout juste paru aux éditions Actes Sud. Pour l’écrire, cet auteur égyptien s’est inspiré de l’affaire du Queen Boat, une boite de nuit gay flottante amarrée au Caire, au bord duquel 52 hommes ont été arrêtés en mai 2001. Accusés de débauche invétérée, ces homosexuels ont été soumis à des passages à tabac, et la moitié d’entre eux ont été condamnés à des peines de prison.

Mohammed Abdelnabi raconte l’histoire de Hani Mahfouz, un homosexuel qui a été incarcéré le même jour de la rafle car il se promenait main dans la main avec un ami. Parce qu’il appartient à une famille puissante, cet ami sera libéré, tandis que Mohammed restera enfermé et subira la torture et les humiliations. A sa sortie de prison, il est tellement brisé qu’il en perd l’usage de la parole. Il entreprend alors de raconter son histoire depuis son enfance, la croisant avec celles de ses compagnons d’infortune.

La chambre de l’araignée est un livre fort sur la condition gay en Orient. La communauté homosexuelle fait partie des communautés les plus opprimées dans les pays arabes. La puissance de La Chambre de l’araignée, c’est d’incarner cette communauté dans des personnages qui ont toute l’épaisseur et la beauté du réel. La violence est là, permanente, mais elle cède le pas au charme de ces portraits croisés, de ces destins heurtés.

J’ai été captivée par ce livre, émerveillée par son style : un style à la fois puissant et doux, violent et ensoleillé, à l’image de l’Orient et de ses paradoxes.

Publicité