Il faut être fondamentalement moderne, disait Rimbaud.
A une époque où l’amour est si libre qu’il se fait et se défait sans contraintes, qu’il y a-t’il de plus moderne que la rupture amoureuse ? Qu’il y a-t’il de plus contemporain que le désamour, le vide vertigineux qui s’ouvre, la dépression qui s’ensuit ?
Dans un très beau récit, David Foenkinos raconte avec des mots simples la tragédie ordinaire que l’on joue tous au moins une fois dans notre vie : celui de la séparation amoureuse.
Mathilde et Etienne s’aiment depuis 5 ans. Un jour, sans rien qui laissait présager la rupture, Etienne quitte le domicile conjugal : il retourne vivre avec son ex qui revient d’Australie. L’univers de Mathilde s’effondre, elle est recueillie par sa soeur Agathe dans le petit appartement qu’elle occupe avec son mari et sa fille. Cachée sous la gratitude et l’amour fraternel, la rivalité de leur enfance renaît, elle mènera au drame.
Toute tragédie réactive la mythologie. Derrière la rivalité entre soeurs, c’est tout un fond ancestral que David Foenkinos ranime : de la Genèse aux mythes greco-latin, la jalousie décime les familles, des fratries s’entretuent.
En trouvant le juste équilibre entre réalité contemporaine et connotation mythique, David Foenkinos s’éloigne du fait divers pour livrer une tragédie puissante, qui touche notre part immortelle.
A lire.