L’art de compliquer les choses !
Avant d’embrancher sur la rentrée littéraire, j’aimerai vous parler aujourd’hui d’un très cool livre que j’ai lu dernièrement : “Le tu et le vous’” d’ Étienne Kern chez Flammarion.
🇫🇷Dans ce livre, Etienne Kern se penche sur une des spécificités de la langue française : la distinction entre le “tu” et le “vous”, abandonnée depuis longtemps par les anglo-saxons, et dont les règles d’usage sont si nuancées qu’il est compliqué pour un étranger de savoir les manier avec pertinence :
“Avec un brin de talent et beaucoup de persévérance, ajoute un article du Herald Tribune, vous pouvez apprendre à nouer votre foulard à la façon d’une authentique parisienne ou à mâchonner la première gorgée d’un grand cru comme le font si étrangement les Français, mais jamais, non jamais, vous ne parviendrez à maîtriser l’usage du tu et du vous dans la conversation !”.
Dans ce livre très amusant à lire, Etienne Kern revient sur cette distinction française à travers de nombreux exemples historiques, politiques, médiatiques, et littéraires ! Une vraie mine d’anecdotes. Par exemple, il cite les voeux aux français de Valery Giscard d’Estaing, où ce dernier tutoie l’année 1975 pour se donner une image moderne et dynamique, sans qu’il soit question pour autant de vouvoyer ses électeurs (ce que Sarkozy n’hésitera pas à faire, souvenons-nous du “casse-toi, pauvre con!” ) :
“Adieu donc, 1974, et salut à toi 1975 !
Je souhaite que tu sois une année accueillante pour les Français, que tu répondes à leur attente, à l’attente de chacune et de chacun d’entre vous, à ses espoirs, à ses vœux, à ses désirs, à son cœur. bonne année, Françaises et Français, et bonne année, La France !”