Lionel Duroy – L’homme qui tremble

L’Art de l’autoportrait

“On est de son enfance comme on est d’un pays” (Jean Genet).

Dans son très touchant “L’homme qui tremble qui tremble”, Lionel Duroy raconte comment son enfance a dessiné l’écrivain qu’il est aujourd’hui.

Lionel Duroy est né en 1949. Il est le quatrième d’une famille de dix enfants, et qui ira rapidement à la ruine. Le père, Toto, un aristocrate fauché, s’est surendetté pour offrir à sa mère le train de vie qu’elle exigeait. Quand il a neuf ans, les huissiers viennent saisir leur appartement bourgeois de Neuilly, ils sont alors déclassés, bringuebalés de Rueil à Vaucresson. Lionel Duroy est déscolarisé, et vit dans la terreur de la folie de sa mère. Une expérience de l’effondrement qui va le marquer à l’âge adulte, dans ses mariages et dans ses divorces, et dont seul le sauvera l’écriture de ses livres.

“C’est à Neuilly que je prends petit à petit conscience de mon image, de ce que je donne à voir de ma personne. Je suis un enfant joufflu, peut-être cela aurait-il pu m’échapper si je ne l’avais pas entendu dire et répéter “Ah, celui-ci a de bonnes joues !”, les soirs de réception, à l’instant où nous arrivions au salon par ordre de taille pour être présentés aux invités. Comment est-ce que je devine que ce n’est pas un compliment ? Au rictus de notre mère, sans doute. Elle souriait, au grand jeu des ressemblances elle se rengorgeant pour Christine, notre aînée, portrait de sa mère, pour Frédéric – “Celui-là c’est mon père ! Papa tout craché, racé jusqu’au bout des ongles”-, elle était heureuse encore pour Nicolas – “Beau comme un dieu, disait-elle, éblouie, beau comme un dieu”-, et brusquement, elle semblait moins lumineuse, imperceptiblement froissée quand venait mon tour.”

J’ai été très émue par cet autoportrait tout en blessures, en crevasses fines. On le lit comme on toucherait un visage, suivant de la main un grain de peau marqué par l’enfance, heurté par ses souvenirs.

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Arthur Dreyfus-journal sexuel d’un garçon d’aujourd’hui

Quel INCROYABLE livre, ce “journal sexuel d’un garçon d’aujourd’hui” !

Magnifique objet de 2300 pages, collection naturalisée de visages, d’odeurs, de substances molles, de positions, de phrases lues, de sensations crues, de nausées existentielles qui alternent parfois avec des moments d’illumination vive, idée ou rencontre d’un garçon au profil de poésie pure.

Arthur Dreyfus a tenu durant plusieurs années un journal de sa vie sexuelle. Il y accumule les rencontres avec les hommes, des plans culs qui virent à l’obsession, à la frénésie, et qu’il enregistre – parfois pendant – avec un soin maniaque. Les moments de vide, les interstices sont transformés en histoires, micro-fictions rédigées en palimpseste sur les jours:

“Chaque rencontre sexuelle m’apparaît comme le chapitre d’un roman, une nouvelle supplémentaire dans un recueil. Quand on traverse une ville la nuit, les fenêtres allumées fascinent parce qu’elles contiennent toutes une vie différente. Rencontrer un garçon, pour moi, c’est escalader une façade, ouvrir une de ces fenêtres”.

L’entreprise s’inverse, Arthur Dreyfus n’écrit plus ce qu’il vit, il provoque les plans pour pouvoir les écrire. Il ment, tapine, se vide, pratique le chemsex, jusqu’à s’épuiser, se perdre dans une violente mise à nu de lui-même.

“Il y a peut-être deux sortes de livres, ceux qui montrent et ceux qui donnent”, disait Walter Benjamin. Le livre d’Arthur Dreyfus appartient à cette dernière catégorie, il touche “celui à qui il est destiné si profondément qu’il l’effraie.”

Lisez absolument ce livre, trash autant que sublime, l’un des plus beaux que j’aie lus ces dernières années .

Bénédicte Soymier – Le Mal-épris

Voici un premier roman comme on aimerait en lire souvent, un premier roman avec un parti-pris fort, celle de faire voir la laideur , “supérieure à la beauté, car elle dure plus longtemps”. (Gainsbourg, cité par l’auteure).

Le Mal-épris raconte l’histoire de Paul, un homme au physique ingrat, toujours mal à l’aise. Lorsque Mylène emménage sur le même palier, il devient complètement obsédé par elle, l’épie, note comme un prédateur sur un carnet les moindre petits faits.

“Paul s’est acheté un petit carnet bleu sur lequel il consigne ses départs, ses retours, ses rencontres, les mots qu’elle échange avec la voisine du dessus ou le locataire du dessous, ses tenues, ses coiffures. Il écrit ce qu’il aime et ce qu’il déteste, comme ses chaussures noires fermées par une boucle aux talons bien trop hauts pour une femme respectable. Il note, découpe, dessine et décore, et prend quelques photos avec son portable quand la lumière le lui permet et que l’angle le cache. Il les colle avec une colle de grande qualité pour ne pas qu’elle tache et transperce le papier. Il hait les marques jaunes que peuvent laisser les bavures d’un travail bâclé. Lui, il faut que ce soit léché, sans fautes ou ratures, tracé à la règle et séché à son souffle. Une œuvre d’art.”

Mais Mylène est une proie difficile, il se rabat alors sur Angélique, une collègue qui élève seule son fils. La jeune femme manque de confiance en elle, et cède aux avances de Paul. Le piège de la violence se refermera sur elle.

Dans une langue précise, soutenue par un très beau souffle, Bénédicte Soymier donne un visage aux violence faites aux femmes. Elle dresse un portrait précis, en mouvement, d’un homme poursuivi par ses pulsions, et qui bascule dans la spirale de la violence.

Bravo pour ce très beau livre qui m’a beaucoup impressionné !

Eric Chevillard-Sine die

C’est parti, je rentre dans mon post pour vous montrer un livre très amusant : “Sine die” de Eric Chevillard.

Eric Chevillard est écrivain à qui l’on doit des livres géniaux, tels que “Dino Egger” ou “Prosper à l’oeuvre”. Dans ses livres, l’humour côtoie l’intelligence avec une force rare.

Depuis 2007, l’écrivain tient un blog nommé l’Autofictif, où il écrit chaque jour trois courts billets. En quelques lignes, Eric Chevillard escalade les barreaux du réel, et à rebours de toute logique, réinvente le quotidien avec une bonne dose d’ironie.

Du 19 mars au 12 mai 2020, Eric Chevillard a tenu une chronique du confinement, “Sine die”, qu’il a publié aux éditions de l’Arbre Vengeur . Dans ses pages, l’épreuve de la privation de liberté se transforme en exercice d’évasion :

“Tous les moyens sont bons et les citoyens assoiffés de liberté ne reculent devant rien. On raconte qu’une dame de 97 ans, ayant réussi à sortir nuitamment de son Ehpad limougeaud par la lucarne du grenier a contraint, sous la menace d’un fusil à baïonnette de 1870, un pilote d’hélicoptère à rejoindre le lotissement Les Azalées de Panazol. Puis, l’appareil s’étant immobilisé sur son ordre au-dessus d’un pavillon, elle aurait déroulé une échelle de laine de 25 mètres tricotée clandestinement (elle prétendit jusqu’au bout qu’il s’agissait d’une chaussette et parvint à enfumer ses auxiliaires de vie en alternant des rayures de trois couleurs)[…].

Je vous conseille ce cool livre, que j’ai malheureusement laissé tomber dans ma petite animation. La tuile ! Allez juré, la prochaine fois je ferai mieux !

Florence Aubenas-L’inconnu de la poste

PASSIONNANT !

J’ai toujours aimé les faits divers, curiosités, prodiges, monstres, anecdotes, récits des événements remarquables arrivés à x et autres affaires. J’aime quand ils sont captés, amplifiés par les écrivains, d’Alexandre Dumas à Emmanuel Carrère.

En faisant mes courses chez Carrefour, j’ai fermement empoigné le dernier livre de Florence Aubenas, et l’ai posé délicatement dans mon caddie entre les œufs, les radis, et les couches du petit dernier (désolée pour cette hérésie, pas une librairie dans un rayon de 50km).

Le soir même, je me suis plongée dans l’histoire de ce fait divers dont j’aurais pour toujours oublié l’existence s’il n’y avait eu le livre de Florence Aubenas , qui a enquêté sur le meurtre ayant eu lieu dans le village de Montréal-la-cluse en 2008.

Le 19 décembre 2008 au matin, peu après l’ouverture de la poste, le corps de Catherine Bourgod est découvert par un client, gisant dans une mare de sang. Elle a été poignardée de 28 coups de couteau. L’arme a disparu et la caisse qui contient moins de 3000 euros a été dérobée. Personne n’a rien vu.

En face de la Poste vit un certain Gérald Thomassin. Enfant de la Ddass repéré dans un foyer, il incarnait « Le Petit criminel », de Jacques Doillon. Un rôle sur mesure qui lui a valu le césar du meilleur espoir masculin l’année suivante et lui a ouvert une carrière de comédien. L’acteur est insaisissable et marginal, son comportement étrange. Il deviendra le suspect numéro 1.

Florence Aubenas a enquêté durant 7 ans sur ce fait divers. Elle a lié des liens avec Gérald Thomassin, jusqu’à ce que ce dernier disparaisse sur un quai de gare au dernier virage de l’enquête judiciaire.

Son récit est au plus près d’une affaire qui lui échappe, et dont elle rend à merveille les zones d’ombres, les clairs obscurs.

Lauren Bastide -La Poudre

LA VOIX DES FEMMES !

Connaissez-vous le podcast La Poudre ? Depuis 2016, la journaliste Lauren Bastide reçoit à son micro des femmes qu’elle admire. Écrivaines, artistes et intellectuelles de tous horizons racontent leurs histoires, leurs parcours professionnels, le rapport qu’elles entretiennent à leurs identités et à leurs corps.

Je suis tombée en librairie sur son recueil d’entretiens publié aux éditions Marabout. Un premier tome qui m’a frappé l’oeil par sa si jolie couverture, et qui est consacré aux interviews de musiciennes et d’écrivaines comme Leïla Slimani, Chloé Delaume, Mona Chollet, Pénélope Bagieu, Lolita Pile et Faïza Guène.

Pourquoi avoir créé La Poudre ? Dans la préface qui ouvre le recueil, Lauren Bastide raconte dans sa préface comment l’idée de ce podcast lui est venue:

“J’ai ressenti cette urgence un jour très précis. C’était devant une œuvre d’art, The Dinner Party, de l’artiste américaine Judy Chicago […]. Cette œuvre est une immense table rectangulaire autour de laquelle sont dressés les couverts de 39 femmes qui ont transformé le destin de l’humanité sans que l’histoire ne daigne retenir leurs noms. C’est un travail de réhabilitation et d’archivage à travers lequel l’artiste redonne leur place à ces figures féminines dont les accomplissements et les noms ont été soigneusement glissés sous le tapis au fil des siècles. J’ai décidé ce jour-là que, moi aussi, je travaillerais à l’archivage des noms et des accomplissements de toutes les femmes qui façonnaient le siècle. Je le ferais en leur tendant un micro et en enregistrant leurs voix, pour que personne ne puisse jamais les effacer.”

Ce qui est fabuleux dans cet ouvrage, c’est qu’il offre des récits intimes des parcours d’écrivaines et musiciennes, tout en offrant au fil des pages un panorama dynamique de l’évolution des luttes féministes et antiracistes contemporaines.

J’ai adoré lire ces interviews qui offrent des modèles d’inspirations sur ce qu’être une femme aujourd’hui.

Stay Tuned : Lauren Bastide a eu la gentillesse de me prendre au téléphone, jolie anecdote à suivre !

Ray Bradbury-Fahrenheit 451

ATTENTION, ÇA BRÛLE !

Malgré les apparences, je n’ai pas brûlé mon exemplaire de « Fahrenheit 451 » de Ray Bradbury.  Les éditions Folio ont eu l’idée de cette jolie mise en page pour coller au sujet de ce classique indémodable.

Fahrenheit 451 : température à laquelle un livre s’enflamme et se consume. Dans ce livre publié en 1953 aux états-unis, Ray Bradbury raconte l’histoire d’une société dans laquelle l’acte de lecture est prohibé par la loi. Un corps spécial de pompiers est dédié au fait de brûler les livres, afin de veiller à la tranquilité d’une société entièrement manipulée par la télévision et les médias de masse. Montag, un des pompiers de la brigade, décide de sauver la littérature et l’imaginaire, et devient un criminel pourchassé.

“[…] – Qu’est-ce qui s’est passé ?
– On a brûlé un millier de livres. On a brûlé une femme.
– Et alors ?

– Tu n’étais pas là, tu ne l’as pas vue. Il doit y avoir quelque chose dans les livres, des choses que nous ne pouvons pas imaginer, pour amener une femme à rester dans une maison en flammes; oui, il doit y avoir quelque chose. On n’agit pas comme ça pour rien”

Ce livre m’a captivé. Son histoire rappelle la bibliothèque d’Alexandrie, les autodafés nazis, et sonne encore d’actualité aujourd’hui. Non, on ne brûle pas les livres, mais ces derniers sont classés en biens non essentiels, leur consommation marginalisée au profit des séries Netflix.

Après « 1984 » et de « Fahrenheit 451 », quel autre classique de la science fiction me conseilleriez-vous de lire ?

Julia Kerninon – Une activité respectable

Beauté littéraire !

Ce livre a été un éclat dans ma semaine, un soleil haut et doux tranchant sur l’hiver.

Comment tombe-ton dans les livres? Pourquoi devient-on écrivain ? Toutes ces questions, Julia Kerninon y répond dans un court récit autobiographique.

Les parents de Julia Kerninon étaient déjà obsédés par les livres. A cinq ans, elle avait une machine à écrire, et une chambre où s’empilaient les volumes rassemblés par sa mère. Son parcours de lecteur et d’écrivain se confond avec ses souvenirs d’enfance, sa vocation avec sa destinée familiale.

Inutile d’être écrivain pour aimer ce livre, se reconnaître dans le goût prononcé de la littérature qu’elle décrit au fil des pages, et qui coule chez elle comme le lait maternel :

« Les gens étaient vagues, peu fiables, et plus retors que nous. En transparence derrière chacune de leurs phrases, il y en avait d’autres, et c’était apparemment celles-ci qu’il aurait fallu entendre, mais nous ne parvenions pas à comprendre pourquoi et alors nous nous y refusions, c’était notre luxe, nous avions beaucoup, beaucoup de chance, me disait-elle [sa mère], car nous avions les livres et que dans les livres les phrases sont éternelles, noires sur blanc, solides, crédibles – elles n’étaient pas en l’air, elles ne venaient pas de n’importe qui, elles avaient été polies, ordonnées, réfléchies, par des individus précis, attentifs, et elles nous livraient le monde entier, le monde accéléré, perfectionné, lavé de ses scories, sans temps mort, un cours d’eau pur et bondissant, un monde dans lequel nous pouvions nous échapper chaque fois que le réel cessait d’être intéressant, ce qui arrivait trop souvent quand quelqu’un venait nous parler. Et cette leçon-là était une grande leçon aussi, pour quelqu’un qui voulait devenir écrivain ».

Julia Kerninon nous convainc s’il fallait l’être de cette vérité fondamentale : « La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c’est la littérature » (Proust).

Viola ARDONE- Le Train des enfants

Le pouvoir du roman !

“Emporte-moi, wagon ! Enlève-moi, frégate !
Loin ! loin ! ici la boue est faite de nos pleurs !” (Baudelaire)”

Ce que je demande à un roman ? M’emporter loin de mon quotidien. C’est ce que fait à merveille le roman de Viola Ardone, qui m’a embarqué dès les premières pages dans une autre vie que la mienne.

Dans “Le Train des enfants” publié aux éditions Albin Michel, on suit les aventures d’Amerigo, un enfant de 8 ans qui vit en 1946 dans les quartiers pauvres de Naples. A l’initiative du parti communiste, il prend le train avec des milliers d’autres enfants pour passer quelques mois dans une famille du nord, une famille riche. À son retour, il est tiraillé entre sa famille d’adoption et la sienne, misérable.

Dès le début du roman, on est dépaysé par la vision du monde qu’il nous propose, celle d’un môme de l’après-guerre :

“Maman devant et moi juste derrière. Dans les ruelles des quartiers espagnols, où tout le monde parle napolitain, maman marche vite : quand elle fait un pas, j’en fais deux. Je regarde les chaussures des gens. Si elles sont en bon état, je gagne un point; si elles sont trouvées, je perds un point. Pas de chaussures : zéro point. Chaussures neuves je n’en ai jamais eu, je porte celles des autres et elles me font toujours mal. Maman dit que je marche de traviole. C’est pas ma faute. C’est à cause des chaussures des autres. Elles ont la forme des pieds qui les ont utilisées avant moi.”

Je vous conseille ce très beau roman, qui permet de découvrir un épisode méconnu de l’italie à la hauteur des yeux d’enfants.

Christophe Bourseiller – En cherchant Parvulesco

Mais qui Parvulesco ?

Parvulesco. Le nom ne vous dit peut-être rien. Qui donc se souvient de ce mystérieux écrivain d’origine roumaine, incarné par Jean-Pierre Melville dans “À bout de souffle” de Godard ? Son apparition dans ce film est fugace. Le temps d’une scène, le comédien descend d’un avion avec chapeau et lunettes noires. Une horde de journalistes l’attend sur le tarmac. À la question de savoir quelle est la plus grande ambition de sa vie, il répond “Devenir immortel et mourir”.

Qu’est-ce qui lie Godard, étoile du cinéma français déifié de son vivant à cet écrivain obscur, mort ignoré de tous ? Christophe Bourseiller, comédien et auteur de “En cherchant Parvulesco” assemble un puzzle. Toutes les pièces ramènent à lui :

“Godard, je l’ai connu mieux que personne durant l’enfance, je l’ai fréquenté assidûment, j’ai tourné dans ses films, je l’ai aimé. Parvulesco, je l’ai croisé furtivement à l’âge adulte, j’ai tenu ses ouvrages avec des pincettes mais je les ai lus avec plaisir, il m’a fait sourire et je m’en suis méfié. L’un séduisait le monde entier, tandis que l’autre peinait à faire entendre au mieux une parole irriguée par le rêve.”

Christophe Bourseillier est un enfant de la balle. Ses parents sont comédiens et metteurs en scène. Godard était un ami de la famille, un proche parmi les proches. Il a tourné dans ses films, avant de se faire connaître du public français en jouant dans les films de Yves Robert, Un éléphant ça trompe énormément, Nous irons tous au paradis et Courage fuyons. Peu après, sa carrière cinématographique s’est arrêtée. La machine à succès s’est enrayée.

En cherchant Parvulesco, l’écrivain qui a tout raté, Christophe Bourseiller cherche les traits de son propre visage :

“Lui et moi, nous sommes tous deux échappés d’un film. Nous sommes tous deux des “personnages en quête d’auteur”, selon la belle formule de Pirandello”.

Je vous conseille ce merveilleux livre ! Pour Godard, pour Parvulesco, et pour les souvenirs d’enfance de Christophe Bourseiller qui ont du cachet, vraiment.